Le soleil vient à peine de se lever que te voilà déjà dans les rues de Kadim pour te rendre au marché de la ville d'un pas assuré, en regardant droit devant toi. Aucun sourire n'étire ta bouche aux lèvres fines qui ne semblent pas être affectées par la chaleur de Badiya.

En te rapprochant de ta destination, tu te retrouves bientôt dans la foule créée par les lève-tôt comme toi. Du haut de ton mètre quatre vingt quatre, tu ne peux pas dire que tu les dépasses d'une tête. Tu n'es pas petit pourtant mais tu es loin d'être une montagne qui les surplombe. Ton corps, c'est la même chose. Te qualifier de chétif ou malingre ne serait pas la vérité mais tu n'es pas non plus comme ces guerriers tout en muscles qui pourraient fendre un crâne rien qu'à la force de leurs bras. Non, toi, tu es bien bâti mais tes muscles ne font pas exagérément ressortir les veines qui les parcourent. Tu as fait le choix de conserver ton agilité et ta souplesse au lieu de tout miser sur une force brute statique.

Tu arrives bientôt aux différents marchands d'esclaves installés sur une grande place. Quand tu en fais le tour pour jeter un œil à ce qu'ils proposent, un homme plus grand que toi te bouscule. La fente de tes yeux, déjà mince de naissance, se rétrécit et tes sourcils, droits sombres et fournis, se froncent. Tu lui décoches alors un regard perçant et franc. L'homme comprend rapidement que tu ne rigoles pas. C'est tout ce qu'il te faut. Le message étant passé, tu reprends bien vite ton activité première: trouver un esclave voué à devenir gladiateur pour un homme qui te paie à en entraîner.

Tes yeux, fins et bleu-gris clairs, situés de part et d'autre de ton nez droit et mis en valeur par ton teint bronzé, tes cheveux épais et ta barbe fournie de couleur brune sombre,  finissent par être attirés par un spécimen intéressant. Tu retires l'un de tes gants et quand l'enchère commence, tu lèves ta main dominante, la droite, pour miser. Elle est marquée par quelques cicatrices ici et là, tout comme ton corps ; la seule zone épargnée par tes combats est ton dos. Tes ongles sont propres et soigneusement coupés courts. Tu n'es pas un homme qui se néglige et même à l'époque, quand tu voyageais plus, tu gardais une hygiène correcte.

L'enchère continue et tu ne lâches rien. Ta détermination n'a pas son pareil en ces circonstances. Tu finis même par annoncer tes prix de ta voix rauque. Les autres commencent à en faire de même mais c'est toi qui remporte l'esclave. Tu es content mais tu n'en doutais pas une seconde. Satisfait, tu vas payer puis tu saisis la chaîne de ton acquisition. Tu croises son regard, tu lui demandes de se lever d'un ton ferme, tu attends qu'il s’exécute et tu t'en vas l'amener à son maître.

Son dada, c'est le combat. Maitrisant à la perfection celui à l'épée et sachant se débrouiller avec les autres types, il est accro à l'adrénaline du risque et au challenge. Il aime pouvoir affronter des adversaires à sa taille et il n'est pas quelqu'un qui sait renoncer facilement ou bien qui penserait à prendre la fuite. Pragmatique et débrouillard, une situation désavantageuse ne lui fait pas peur, sachant prendre de bonnes décisions rapidement en employant tous les moyens à sa disposition pour changer la donne.

Quand il entraîne quelqu'un, il se montre le plus souvent sévère, dur et sans pitié avec lui. Il le poussera dans ses retranchements pour essayer d'obtenir le meilleur de lui, quitte à le blesser encore et encore, autant physiquement que moralement. Pourtant, il ne le fait pas parce qu'il a un mauvais fond et qu'il aime le torturer mais parce qu'au-delà de sa satisfaction personnelle, il recherche surtout à en faire un combattant qui saura survivre à l'adversité ou qui pourra mourir avec honneur.

En dehors de cela, Dimrost peut être quelqu'un de relativement sympathique. Certes, il n'est pas du genre très bavard, ses phrases étant souvent concises, mais il apprécie la compagnie, il est calme de nature et il sait écouter, sachant même sourire aux blagues. De plus, c'est un homme droit et digne de confiance. Une promesse est une promesse et il a en horreur la trahison. Toutefois, il est à noter qu'il n'est loyal qu'à la Tribu des sables qu'il considère sa famille bien qu'il n'en fasse plus partie aujourd'hui.

Dans ses relations plus intimes, le brun peut révéler une autre facette de lui, celle d'un homme plutôt doux et attentionné. Il ne sera cependant pas homme à aimer prendre ses partenaires dans ses bras, ni d'ailleurs quiconque. Non pas parce qu'il n'aime pas cela mais sa vie ne lui a pas permis de développer ce genre de gestes d'affection. D'ailleurs, il se sent même mal à l'aise quand on le câline, ne sachant pas comment réagir.

Pour finir, il considère ses esclaves comme sien de la tête aux pieds et bien qu'il ne soit pas homme à les maltraiter, il n'en reste pas moins un possesseur exigeant. Toutefois, il sait concéder à certaines demandes de leur part s'ils le servent bien.

De 0 à 16 ans

J'ai commencé ma vie au palais de l'Est. Ma mère, Tallulah, n'avait alors que 19 ans quand elle m'a mis au monde. J'ai peu de souvenirs de mes jeunes années si ce n'est qu'Argon, mon frère, est né deux ans après moi, et que Verah, ma demi-sœur, suivit deux ans plus tard.

A mes 6 ans, mon éducation débuta. Au centre d'entrainement, je pu alors tenir ma première épée, dérouler mon premier combat et avoir ma première victoire. Ce jour-là, je fus le plus heureux des enfants et compris que je ne pourrais plus me passer désormais de cette adrénaline que l'affrontement me procurait.

10 ans passèrent. La famille s'agrandit. J'avais désormais deux demi-soeurs en plus, Elcara et Sulia ainsi qu'un demi-frère, Drogan. Je ne peux pas dire que j'ai été très proche d'eux, ni d'ailleurs de Verah. Les femmes ne participant pas au combat, puisqu'elles étaient vouées à se reproduire, je n'avais donc pas grand chose à partager avec elles. En revanche, avec Argon, c'était une autre histoire. Si, au début, nous avons été rivaux, notre mère nous a vite fait comprendre qu'être des alliés nous serait plus bénéfique donc nous avons mis notre fierté de côté et nous sommes devenus tout l'un pour l'autre.

De 16 à 25 ans

Le jour de ma sortie du palais arriva. Après les dernières recommandations de ma mère et une promesse faite à mon frère de revenir le chercher quand cela sera son tour d'être jeté dehors, je me mis en route pour Kadim avec le strict nécessaire à ma survie et un objectif bien précis : trouver quelqu'un qui pouvait m'intégrer à la tribu des Sables, là où mon père se trouvait d'après ma mère.

Malheureusement, ce ne fut pas aussi simple que je me l'avais imaginé. La route fut longue et j'ai bien failli mourir de soif aux portes de la ville, n'ayant pas été préparé à la dureté de Badiya malgré l'éducation que je reçus. En revanche, ma recherche d'un membre de la tribu à la taverne de la ville fut assez facile. Ma mère ne s'était pas trompée. Ils étaient en grand nombre dans le coin.

Les intégrer ne fut pas facile, ni de tout repos, mais ma persévérance, ma détermination et mes prouesses au combat finirent par les convaincre que je ferais un bon élément. Je pu alors enfin rencontrer mon père, un grand gaillard avec une grosse barbe d'une quarantaine d'années. Je me rappelle encore de son regard rempli de fierté posé sur moi quand je lui avais annoncé que j'étais son fils.

Deux ans s'écoulent. Comme promis, je suis allé retrouver mon frère à sa sortie, accompagné de notre père, et tout comme moi, il réussit à prouver sa valeur et il fut accepté au sein du camp. Le soir, mon père envoya un des esclaves du camp à ma tente mais pas n'importe lequel. Un ex-prostitué d'un bordel de Kadim qu'il chargea de m'apprendre les plaisirs de la chair, ce qu'il fit avec ferveur la nuit même.

Et la vie continua son cours sans embûche jusqu'au décès du chef de la tribu des Sables. Zadiste reprit les rênes et les semaines qui suivirent sa nomination, la tension fut palpable au camp. Même les raids sur les marchands itinérants avaient l'air d'être moins organisés et cela couta une profonde blessure à mon père qui, malgré les soins apportés, ne survécut pas.

Deux hommes rejoignirent la tribu peu après ça. Si l'un ne me posait pas de problème, le second, en revanche, j'avais un mauvais pressentiment à propos de lui. Parfois, je le voyais jeter des coups d'oeil furtifs quand il se déplacait, comme s'il avait peur d'être vu. Une fois, je l'ai vu le faire alors qu'il préparait le vin pour le chef. Ce jour-là, je m'étais approché de lui pour discuter mais il écourta la conversation et s'en alla bien vite.

Plusieurs jours passèrent et ce qui devait arriver, arriva. Le camp décuvant la soirée de la veille, les ronflements pouvaient se faire entendre aux quatre coins de ce dernier tandis qu'une ombre agile et encapuchonnée se mouvait jusqu'à la tente de Zadiste. Comment je l'ai vu ? Envie nocturne d'aller uriner contre un arbre et à mon retour vers ma tente, je la vis. Intrigué, je la suivis, dégainant mon arme au cas où. Elle se faufilait déjà dans la tente de Zadiste. Ni une ni deux, je suivis le même chemin discrètement et je vis l'ombre surplombant le chef. Elle sembla tirer quelque chose de sa ceinture. Sans une hésitation, je me glissai derrière elle et je la transperçai de mon épée. Quand son visage se tourna vers moi, c'était celui d'Argon qui apparut. Pourquoi ? Je lâchai mon pommeau et le pris dans mes bras mais voilà qu'une même ombre à longue cape entra sous la tente. Le mercenaire suspect que j'avais repéré. Il semblait tout aussi surpris que moi. Pourtant, il ne se décontenança pas et il lança un projectile vers Zadiste. Par réflexe, mon frère mourant dans les bras, je plongeai avec lui sur le chef pour lui éviter la lame que je pris dans le bras. L'homme mécontent se jeta épée levée sur nous. Je tirai la lame du corps de mon frère qui fut bientôt repoussé par Zadiste qui s'était réveillé entre temps avec tout ça et je parai le premier coup de l'homme. Je me redressai et s'ensuivit un combat dans la tente du chef dans lequel je sortis victorieux, décapitant la tête de l'homme qui roula alors aux pieds du chef de camp. Pourtant, je n'ai pas pu savourer cette victoire ce jour-là. J'avais tué mon frère.

Plus tard, j'appris qu'Argon n'avait pas d'armes sur lui mais une fiole remplie d'un élixir soi-disant d'amour et qu'il n'avait pas été là pour tuer Zadiste. J'avais compris qu'il avait le béguin pour cet homme mais pourquoi avait-il fallu qu'il choisisse ce jour-là pour lui faire ingérer cet élixir ? Je n'avais désormais plus que la tribu des Sables comme famille et peut-être voyant mon désarroi et ma peine, Zadiste se rapprocha de moi et on devint ami. Peut-être un peu trop proche d'ailleurs. Je me rappelle d'un soir où nos mains ont dérapé vers nos entre-jambes pour dieu sait quelle raison après avoir vidé un baril de bières ensemble. Pourtant, on se voyait comme des frères. Enfin bref, lui ayant sauvé la vie, l'homme avait désormais une dette envers moi qu'il tenait à payer quand j'en aurais besoin.

Je devins mercenaire à la solde de la tribu par la suite, partageant l'or obtenu pour les contrats réussis avec eux. C'était ce que mon père faisait à l'époque et bien que les raids contre les marchandes itinérants étaient divertissants, je n'y voyais là aucun challenge. La plupart n'était pas armé et leur garde était bien souvent à pleurer de rire. De plus, je voulais voir du pays et je n'avais pas peur de vivre à la dure.

De 25 ans à maintenant

Il n'était pas rare que je passe à Kadim pour me divertir à un bordel et écouler un peu de mon argent dans une taverne, comme la plupart de mes confrères, mais la grande attraction de cette ville, c'était son arène. J'y avais déjà mis les pieds une fois ou deux mais il était vrai que j'avais souvent mieux à faire que de perdre mon temps à regarder des combats de gladiateurs.

Pourtant, quelques mois et spectacles plus tard, je décidai que de devenir entraineur de gladiateurs était fait pour moi. Certes, j'aimais être mercenaire et j'aimais la tribu mais j'avais besoin de changement, de faire autre chose, d'essayer autre chose et quoi de mieux que de mettre mon talent à profit en intruisant ses esclaves forcés à être gladiateur ? Ils méritaient une chance juste à l'arène selon moi, histoire d'au moins mourir en homme digne.

Je quittai donc la tribu grâce à ma dette. Une soirée fut célébrée en mon honneur et je pu avoir mon dernier combat avec Zadiste ce soir-là. Je m'en rappelle encore. Il fut intense et très grisant. Je partis ensuite pour Kadim, promettant à la tribu que ma loyauté envers eux est et sera toujours présente, pour proposer mes services aux maîtres de gladiateurs. Seulement un accepta de me laisser ma chance mais très vite, mon talent fut reconnu et désormais, à 28 ans, j’entraîne plusieurs gladiateurs de maîtres différents au centre d'entrainement et il m'arrive même de devoir moi-même les choisir pour eux au souk de la ville.

Pseudo : Créa
Âge : Encore 27 ans
Comment avez-vous connu le forum : Par...Zadiste je crois
Votre présence sur le forum : 5/7
Êtes-vous un DC : Nope
Un Commentaire : Faut croire que je suis venu finalement x.x Je blâme plusieurs petites démones qui m'ont incité au crime de refaire un personnage ici!