Xhalal est un homme qui n'a pas à se plaindre de son physique néanmoins, il vous dirait qu'il n'est pas un homme plaisant à regarder, car d'après lui sa mâchoire est trop carré et son œil crevé n'inspire pas à une approche facile. Pourtant beaucoup trouvent que c'est ce qui lui apporte ce charme en plus, cette part de mystère et d'exotisme. Son œil valide est d'un gris anthracite, perçant et glacial à la fois. Le second semble être du même gris à une nuance près, comme si un voile blanchâtre l'enveloppait. Ses cheveux sont longs et d'un noir intense, à peine plus clair par endroits. Xhalal les noue en général en une longue queue de cheval, après y avoir fait quelques tresses. Une habitude qu'il a prise depuis son enfance au palais. C'est depuis cet âge qu'il entretient son corps pour survivre à ce monde, aussi, sa musculature est assez prononcée et ses épaules larges et carrée lui donnent une stature imposante, presque noble. Xhalal respire de puissance, de respect et d'un côté indomptable. Ses bras comme ses cuisses sont relativement musclés et tatoués grâce à un mélange d'herbes. Sa voix est un velours pure, grave et puissante, aux notes chaudes et envoutantes.
Xhalal ne porte pas grand-chose sur lui en général, hors une longue cape en fourrure noire d'un animal qu'il a tué lors d'un de ces voyages sur les terres de Badiya et d'un bas en toile fine ou d'une toge courte à ceinture.

Le dompter sera impossible. C’est un homme fier et indépendant, en quête permanente de liberté et de nouveaux horizons. Ce qui le pousse constamment à vouloir découvrir le monde dans lequel, tous vivent à présent, plutôt que de se cantonner à une contrée en étant enchainé à une tribu. Ses nombreux périples, on permit à Xhalal d’apprendre toujours plus, en passant par les différentes techniques de combat du nord jusqu’au don de tacticien du sud. C’est cette curiosité permanente qui le pousse à toujours aller au-delà de l’horizon qu’il aperçoit et qui fait de lui aujourd’hui, un guerrier redoutable. Indépendant et tolérant à la fois, Xhalal permet l’erreur aux hommes qu’ils croisent pourtant, lui, ne s’en accorde aucune. Toujours plus dur avec lui-même qu’avec les autres, il se pousse continuellement dans ses derniers retranchements.
Sous cette allure imposante et conquérante qu’il affiche, se cache un homme juste et équitable, qui sait aussi imposer ses idées ou son mécontentement par la seule force de son regard ou de l’expression qu’il affiche. Sociable mais toujours sur ses gardes, il n’est pas difficile de l’approcher mais pour l’approcher vraiment et en profondeur, il faudra du temps et beaucoup de patience. Il n’est pas un homme qui parle facilement de lui. Xhalal saura vous donner l’impression d’être arrivé à le cerner et le comprendre jusqu’à croire que vous êtes ami, mais l’êtes-vous vraiment ?
Il ne sait jamais ouvert pleinement à quelqu’un et fuit ce sentiment qu’il considère comme une faiblesse et qui sans doute l’enchainerait à un lieu précis le privant de sa liberté tant chérie.
Pourtant, c’est un homme à qui la solitude commence à peser...

Xhalal ne connaît ni le visage de son père, ni celui de sa mère. Le premier n’était jamais revenu au Palais de l’Ouest depuis la confirmation de la grossesse de Vésilia, la seconde, morte en couches. C’est donc sous la protection d’une autre femme, que Xhalal a été éduquer jusqu’à ses seize ans. De ses parents, il n’en connaît que ce qu’on a bien voulu lui en dire. Que son père était un homme tranquille mais autoritaire et déterminé, quant à sa mère, qu’elle était une femme douce et conciliante mais qui nourrissait un besoin de voir autre chose que les murs du Palais. Xhalal a toujours assimilé son besoin de liberté et de découvrir le monde comme une part de la réincarnation de sa mère en lui. Il se plaît à croire que c’est a travers ses yeux qu’elle continue de découvrir le monde.

Sa vie au Palais n’était pas toute rose, il lui arrivait d’avoir besoin de prendre l’air, au point de tenter parfois quelques escapades nocturnes, malheureusement, il était toujours rattrapé et avait le droit à un sermon. Encore aujourd’hui, il serait capable de le réciter tant il le connaît par cœur. C’est aussi à cet âge-là, encore jeune qu’on lui apprit comment survivre à l’extérieur, ce qui l’attendrait aussi sur ses terres sablées. Les femmes avaient toujours un récit plus atténué et fantastique, mais Xhalal les soupçonnait d’atténuer la vérité car toujours lorsqu’un homme venait dans le Palais de l’Ouest, ce qu’ils racontaient avait un goût plus amer et criant de vérité. Il avait tant hâte de sortir de cette cage dorée !

Bientôt ce fut son tour, comme ceux de nombreux jeunes hommes avant lui. Il se sentait libre, libre de tracer son chemin comme il le voulait, selon ses désirs ses besoins. Ce qu’il fit avec brio. Xhalal parcouru alors les terres de Badiya pendant de longues, longues années. Il découvrit d’abord les nombreuses oasis de l’Ouest et certains des Bédouins comme des vagabonds qui y résidaient, apprenant d’eux tant de choses. Le souk impressionnant d’Assima, comme cette ville riche en souvenir. Xhalal y apprit le commerce, non sans quelques déboires au départ. Ce qui lui permit de toujours survivre dans le désert, revendant au plus offrant ce qu’il avait lui-même acquis pour une bouchée de pain. Le décor changeait et il fut stupéfait devant la splendeur de la mer... et s’autorisa de longues journées à errer sur les berges de cette étendue d’eau, se questionnant sur ce qu’il pouvait se trouver de l’autre côté de ce monde. Il doutait pourtant d’y trouver quoi que ce soit, car jamais sur cette période-là, il ne vut un navire ou une épave d’un quelconque vestige passé. C’est en continuant sur ses nombreuses plages qu’il arriva dans le sud, souffrant de la chaleur mais enfin satisfait de voir s’étaler devant lui une nouvelle cité. Xhalal y séjourna de longues semaines, qui s’éternisèrent en de longues années, découvrant la barrière d’acier, brûlante sous un coucher du soleil... rendant au tout l’impression de s’embraser. À Madina, il troqua beaucoup d’objet contre le sel, contre une information ou un conseil. Déjà guerrier hors pair, il apprenait encore et toujours de l’enseignement des gens qu’il rencontrait, mais il fallait admettre qu’un jour forcément, il rencontrerait un homme plus puissant et fort qu’il ne l’était à ce moment-là. Lors du combat, il perdit son œil gauche maintenant marqué d’une cicatrice et écopa de nombreux autres sur le reste de son corps. Pourtant son adversaire ne le tua pas. C’était un homme juste qui reconnaissait le talent de Xhalal et préféra l’entrainer davantage pour survivre en échange de ses dons de commerçant. Un an plus tard, après avoir vécu l’enfer en traversant la mer de sel, le guerrier, parti en quête d’un nouveau paysage et remonta alors vers le nord, non sans une escale à l’Ouest pour accomplir son devoir au Palais : la procréation. La mer de sel se transforma petit à petit, tout comme la chaleur qui devenait moins présente, la mer s’étendait de nouveau devant lui. Du moins ce fut sa première impression, mais bien vite il comprit qu’il ne s’agissait que d’un lac, un lac aux dimensions impressionnantes. Xhalal s’étonna de ne voire aucune ville ou campement aux alentours de ses nombreux lacs. Il n’y avait personne, pas même un animal… vivant du moins. Aussi préféra-t-il s’abstenir de remplir sa gourde de cette eau. Ce n’est que plus tard, quand les lacs furent loin derrière lui, et que la soif le tiraillait comme jamais encore, il ne l’avait connu, qu’il crut à sa fin. La chaleur lui semblait plus prononcée, les bruits plus amplifiés, sa voix inexistante tant sa gorge était sèche et se fut à ses jambes de céder sous son poids. Xhalal ne reprit connaissance que quelques jours ensuite, au sein d’un cortège de Bédouins. Ils lui offrirent la liberté en échange du sel qu’il possédait comme du pendentif qu’il portait. Ce qu’il fit sans demander son reste, échappant sans doute ainsi, à sa mise en vente sur le marché des esclaves. Pourtant ce furent ses mêmes bédouins qui lui apprirent à devenir fauconnier, ce qu’il aima beaucoup. Il trouvait en ses bêtes majestueuses une compagnie qui lui avait manqué pendant tout ce temps, autre que ses coucheries çà et là pendant son exploration.  Il se fit faire un collier à plumes et un tatouage sur le corps, symbole de la fin de son apprentissage chez les Bédouins. C’est donc en délaissant Kadim et repartant avec sur l’épaule son fidèle compagnon, Flèche, qu’il entreprit de nouveau de découvrir le monde. C’est stupéfait et en admiration, qu’il arriva devant ce qui lui semblait être inimaginable. Une jungle, bien plus dense et sauvage que les oasis qu’il avait connues. Il s’y engouffra non sans appréhension. Même maintenant, Xhalal ne saurait dire combien de temps il lui fallut pour voir de nouveau le désert. Ce décor devenu avec le temps si familier et qui lui manquerait presque. À dire vrai, il n’avait nullement envie de retenter l’expérience de devoir échapper à la fureur d’une panthère. Celle-ci ma foi, lui avait laissé une belle marque de griffe le long de son dos... mais il devait reconnaitre qu’à présent il était fier de savoir que cet animal sauvage lui tenait chaud de sa fourrure et qu’il en avait fait un repas copieux.

Enfin, le désert réapparaissait petit à petit devant lui et il fallait à Xhalal encore jours pour comprendre qu’il était sur les terres de cette tribu ennemie à ce Palais qui l’avait vu naître. Il se doutait que les hostilités seraient plus palpables encore qu’ailleurs.. néanmoins il était excité de connaître la suite de ses propres aventures..

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