Fhurie est bien constitué et plaisant au regard, de larges épaules, un corps svelte et parfaitement musclé. Sous l'air farouche et déterminé de ses grands yeux verts, si transparent qu'ils dénotent vers le jaune, ils couvent une certaine rudesse, dont l'éclat est atténué par sa volonté d'enfermer ses sentiments, il a un regard perçant comme les yeux d’un prédateur en chasse. Les traits de son visage sont parfois d'une expression sévère et peu engageante. Sa chevelure hérissé dans les tons roux avec des reflets plus clairs, avec quelques mèches couvrant son front lui donne un air de sévérité et quelque chose de provoquant dans ses manières. En outre, sa voix est suave et mielleuse, teintée d'un fort accent.

Il est difficile de découvrir sa véritable nature. Même s'il voile ses émotions par un masque de glace et qu'il ne parait rien ressentir vis-à-vis des autres, cependant une fois les rideaux tombés, il dévoile ce qu’il est vraiment.

Il est impulsif. Fhurie est une personne qui se laisse totalement porter par ses émotions. Cela ne serait pas très dérangeant si ce n’était son fort caractère, susceptible quelques fois, aimant avoir le dernier mot. Aussi imprévisible que le feu, Fhurie est doté d'un caractère impétueux, vif et ardent. Il dû apprendre à contrôler son manque de retenu qui bien souvent par le passé lui fit défaut. Une sournoise envie d'apprendre le monde, doué d'une curiosité sans limite, il a toujours envie d'explorer l'inconnu même si pour cela il doit faire face au danger.

Fhurie aime la vie et il tient à dévorer celle-ci à pleines dents, guidée uniquement par ses envies. Il cultive un goût pour la lecture, les contes en particulier, y trouvant peut-être un style qui le berce et dont il n’a pas bénéficié dans son enfance, et son amour pour la musique, particulièrement la flûte. Il a aussi le sang chaud et est très passionné, telle est sa vrai nature,il est aussi très protecteur, il peut nourrir un amour infini envers un être qui lui est important.

Au bord du vide, Fhurie tentait de se souvenir ce qu'il avait vécu jusqu'alors. Ou du moins les évènements marquants de sa vie. Le plus dur n'étant pas de se rappeler mais de mettre à nu son passé, parfois sombre. Des années venaient de défiler, se mit-il à écrire en ces jours paisibles que la fraîcheur due à l'altitude rendait encore plus agréables. ‘Je regardais en ce jour mon passé en me demandant sans cesse si j'avais toujours fais les bons choix. Le vent s'élevait à présent et battait mes longs cheveux roux. Il apparaissait clairement que le premier vrai choix que j'avais dû prendre datait d'il y a maintenant plus de quatorze ans. Je ne pouvais nier qu'à l'époque ma curiosité pour l'inconnu était déjà très poussée.

-« Dépêche-toi, Fhurie, nous devons partir au-delà des frontières », lança Odéline à l'attention du jeune garçon âgé d’à peine neuf ans qui se pressait derrière elle, un sac en peau contenant tout un fatras innommables. Ils ne reviendraient jamais au Palais de l’est et c’est dans la plus grande tristesse qu'ils continuèrent leur chemin. Le souvenir de cette nuit me hantait encore, la tempête, la panique, l'échouage sur un désert dangereux. Notre évolution était lente. En ces temps de développement, je m'égarais jour après jour dans mes pensées. Les questions sur le sens que je donnais à ma vie, m'oppressaient.

Le soleil quittait le ciel au moment où Fhurie se dirigea vers la lisière de la forêt. Il s'enfonçait de plus en plus à travers l'obscurité. Il connaissait le chemin de sa destination par cœur, il l'avait emprunté tant de fois que malgré le peu de luminosité il savait qu’il ne se perdrait pas. C'est au cœur d'une clairière qu'ils l'attendaient, silencieux. Une aura de bienveillance flottait dans les airs. Le vent chantait, et quelques animaux de la forêt semblaient attirés à l'orée de la petite clairière. A l'instant où Fhurie pénétra dans la trouée, quatre loups se montrèrent museaux découverts. Depuis toujours le jeune guerrier avait été attiré par leurs apparences sages, dignes, et mystérieuses. Sans un mot celui qui semblait présider s’approcha de lui et Fhurie tendit ses mains vers l’animal.

« Seigneur ! Regardez ce que l’on vient de dénicher ! » Avait crié l’un des guerriers de la tribu du sable. Zadiste, âgé de vingt-deux ans, était devenu le chef de ce clan à la réputation peu engageante. Mais Fhurie, du haut de ses quatorze ans protégeait de toute sa force, le corps de sa mère qui avait trépassée sous la fièvre. « Toi ! Quel est ton nom ? » Du haut de sa monture, Zadiste le fixait intéressé de connaitre l’histoire de ce gamin. « Mon nom est Fhurie ! Et je vous interdis de venir piétiner le corps de ma mère ! » Hurla-t-il les mains en poing. « Nous allons t’aider à enterrer cette femme, puis tu me raconteras ton histoire ». A ces mots, deux guerriers se mirent à creuser un trou dans le sable au milieu de nulle part, mais telle était la loi du désert.

Fhurie caressa l’un de ses loups avant de regarder le ciel.

Son histoire se résumait à peu de choses, il avait quitté le palais de l’est avec sa mère pour fuir un père ignoble. L’amour d’une mère était très certainement plus fort que n’importe quel sentiment sur terre. Ensemble, ils avaient réussi à vivre six ans dans cette jungle en se cachant et en volant de la nourriture, jusqu’au triste jour où une fièvre emporta sa mère dans l’au-delà. Peu de temps après, son chemin croisa celui de Zadiste qui lui offrit un foyer et lui apprit l'art de combattre, et de Rhage –le second du chef- qui lui apprit la lecture et l’écriture.

Lentement, Fhurie quitta la forêt pour reprendre le long chemin vers le camp du sable, après quelques jours de solitude.

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