Identité
Taharqa, dit « Tahar » Dernier fils de Senbi 27 ans
Appartenance Il est lui-même neutre, se moquant de ce qui arrivera à ceux-ci ou ceux-là. Il a néanmoins des liens plus particuliers avec le Sable, et l’Eau. Il vient du Palais de l’Est.
Occupation Changeante. Il n’a de place définie nulle part, peut-être pas même dans sa propre caboche. Guide de caravanes, éleveur de chameau, porteur d’eau, pêcheur, et même prostitué... Il aura tout fait ou presque. Il est capable de s’adapter assez facilement à toute situation. | |
Physiquement ?Tahar est relativement grand, avoisinant le mètre quatre-vingt, mais dispose d’un corps assez svelte et fin. Il n’a absolument pas l’apparence d’un de ces hommes, élevés comme des guerriers dans le Palais de l’Est, au physique parfois rude, aux muscles saillants et aux mains rudes. Il est plutôt tout en finesse, jusqu’au bout de ses mains agiles, ce qui fait qu’on le prend parfois pour plus fragile qu’il ne l’est en réalité. Car s’il n’a pas la force brute de certains, il n’en sait pas moins utiliser d’autres atouts pour se sortir de situations parfois périlleuses.
L’homme possède une peau qui n’a jamais vraiment craint le soleil, et est tannée de nature. Il est également naturellement glabre sur la quasi-totalité du corps, si on excepte les zones les plus évidentes, que je laisse à votre imagination.
Un visage lui aussi fin, des yeux en amandes qui semblent autant en cacher qu’en dire, un long nez et une bouche sensuelle sont encadrés par de longs cheveux bruns. Il prend très soin de ses derniers, quitte à gaspiller de l’eau, ce qui peut tendre à énerver certaines personnes.
A noter qu’il ne supporte pas de sentir mauvais outre mesure, et apprécie moyennement ceux qui ont une odeur trop forte à son gout. Il a dans ses affaires de l’huile parfumée et de l’essence de fleurs, qui coutent très cher, mais dont il use avec plaisir, bien qu’avec parcimonie.
Psychologiquement ?Taharqa est quelqu’un d’assez dur à cerner, en cela qu’on a toujours l’impression que ses grands yeux effilés cachent quelque chose, qu’il ne nous dit pas tout ce qu’il pense. Le fait qu’il ait appris à ne faire confiance qu’à un nombre limité de personne n’aide pas non plus la démarche. De même qu’il est de nature assez changeante. En fonction de ses humeurs, vous le trouverez sociable ou renfermé, introverti ou extraverti, etc. En bref, c’est quelqu’un de nature très changeante.
Personne sur cette terre ne peut se vanter de l’avoir toujours connu, car il préfère vagabonder ici et là, sans jamais vraiment se décider à se poser. Même lorsqu’il semble s’installer, qu’il prend ses aises, rien ne garantit qu’il ne décidera pas de repartir dès le lendemain.
Qu’est-ce qui motive ces départs, lui donne la bougeotte ? Parfois, un simple évènement imprévu qui le pousse à partir immédiatement. La plupart du temps, l’envie, sans cesse, de renouveau, et le fait qu’il ne se sente jamais vraiment chez lui. Ou au contraire, l’impression bizarre qu’il s’installe trop. Que les temps calmes ont trop durés et qu’il est temps d’y mettre fin.
Ce n’est pas qu’il ne veuille pas s’attacher, mais il dira à qui veut l’entendre qu’il n’a encore rien trouvé qui en vaille la peine [de s’attacher]. Ce qui est, vous vous en doutez, faux.
Le départ est ainsi, quelque part, une façon de se protéger lui-même. Mais, personnage ambiguë, il est aussi mal à l’aise à l’idée de ne plus être seul, qu’à celle de l’être indéfiniment.
Il est, de nature, quelqu’un de fier. Quoi qu’il fasse au moment où vous croiserez sa route, il ne perdra pas la face. S’il est là, c’est qu’il le souhaite – ou qu’il travaille à se sortir d’ici – alors personne n’a le droit de faire de réflexion là-dessus. Il préférera se faire refaire le portrait que de se soumettre, ou même de baisser simplement les yeux.
Ne comptez pas sur lui pour se laisser faire, ou pour obéir gentiment.
Au-delà de tout ça, c’est quelqu’un qui n’a pas mauvais fond, et un ami fidèle. Il applique le principe du prêté pour un rendu, aussi bien pour les coups de mains, que les coups de poings.
Son histoireTaharqa est né au palais de l’est, par une nuit particulièrement étouffante qui se révéla être la dernière pour sa mère. Senbi, de son prénom, le laissa ainsi seul, avec ses trois sœurs, et son frère ainé. Celui-ci, déjà âgé de huit ans, n’eut à son égard que du mépris jusqu’ à son départ du palais. Et il ne fut pas le seul...
Lors des premières leçons qui furent dispensés aux jeunes du palais de l’est, Tahar connu des heures peu glorieuses. La force brute de son opposant et son propre manque de techniques lui valurent de nombreuses raclées, et les railleries qui allaient avec. « T’es sûr que t’es pas une fillete ? », « Va faire un tour chez les femmes, t’y seras p’t’être à ta place » furent deux des phrases qu’il entendit le plus les premières années, suivie des rires de ses congénères.
Sauf qu’après deux ou trois remarques de ce type, c’est ce qu’il fit. Fièrement, il les toisa du regard avant d’aller s’incruster parmi les demoiselles - sans aucune arrière-pensée bien sûr, il était trop jeune - pour les aider à finir leurs tâches. Il recommença plusieurs fois, avant qu’un des plus âgés ne s’énerve à le voir ainsi faire, jaloux sans aucun doute, et ne lui refasse le portrait.
Ce jour-là, il réalisa qu’avoir un minimum de technique pouvait ne pas être mal, histoire de ne pas finir défiguré et d’agoniser dans d’atroces souffrances. Heureusement pour lui, un de ses camarades l’approcha de lui-même, alors qu’il pansait ses plaies, et lui offrit de lui apprendre quelques petites choses. Il refusa d’abord, refusant de se dire que quelqu’un pouvait réellement vouloir l’aider sans rien en retour, mais finalement accepta après quelques jours. Okalani, fils de Mahu, deviendrait plus tard le fondateur de la tribu de l’Eau. Tahar était alors âgé de 6 ans à peine, et lui de 13 ans. Pendant trois ans, il lui enseigna comment se défendre, se battre, utiliser des armes, à raison de quelques heures seulement par semaines. Un enseignement qui était adapté à lui, et non jeté à la volée pour des brutes. Tahar lui voua alors une admiration et une reconnaissance certaine. Cependant, loin d’accepter ces cours gratuitement, il le repayait en chapardant à droite et à gauche, lui offrant ainsi un peu de nourriture ou autre, quand il le pouvait. Mais quand il apprit qu’il s’agissait de biens volés, Okalani lui fit la morale comme jamais. A vrai dire, c’était la première personne qui s’énervait après lui sans le frapper. Et cela le perturba d’autant plus.
A neuf ans, Taharqa était à nouveau seul. Sa vie au palais se poursuivit normalement, à ceci près que maintenant qu’Okalani ne trainait plus près de lui, les autres ne réfrénèrent plus leurs envies de venir l’embêter. Mais ils comprirent vite que Tahar était à présent en mesure de se défendre seul – et ce, depuis déjà quelques temps, en fait. Ils se calmèrent après qu’il eut transpercé la main d’un de ces idiots à l’aide d’un couteau de cuisine bien tranchant, qu’il gardait sur lui en toute occasion, et manqué d’en tuer un second.
Durant les années qui suivirent, il se créa de nouveaux liens ici et là, plus ou moins amicaux pour certains, plus ou moins tendus pour d’autres.
A l’âge de quatorze ans, il se rendit compte que le regard que ses camarades lui portait avait changé peu à peu. Son corps devenait celui d’un homme, et bien que ses traits demeuraient quelque peu enfantins, lui laissant un air féminin, il avait bien grandi, et attisait à présent l’intérêt de ces jeunes dont les hormones bouillonnaient.
Et s’il découvrait lui-même, en solitaire, les plaisirs que pouvait lui apporter ce corps, il repoussa les avances, une à une, qu’elles soient cordiales ou forcées, jusqu’à sa sortie du palais. Si certains se vantèrent d’avoir pu profiter de lui, il n’en était rien.
Comme tous les jeunes hommes de cette terre, il sortit du palais à ses seize ans, accompagné de deux autres nouveaux adultes, qu’il ne connaissait pas vraiment, et qu’il choisit de ne pas suivre, malgré leur proposition de rester ensemble. Les premiers jours auraient peut-être étés plus facile s’il l’avait fait, mais il ne voulait pas se voir dicter sa route pour ses premiers jours de liberté. Ses pas le menèrent en divers endroits, avant qu’il ne tombe sous le charme d’un chasseur de six ans son ainé, qui prit soin de lui le temps que Tahar se lasse finalement. Il n’allait pas rester au pied de ce palais alors que le désert entier n’attendait que lui.
Il s’arrangea alors pour rejoindre la caravane d’un marchand, et commença à explorer le monde, passant de caravane en caravane, d’oasis en oasis, de maître en maître. Il s’acoquina avec certains hommes des sables, pêcha à Assima, marchanda étoffes et tapis, assista un herboriste itinérant, éleva des chameaux dans l’ouest, fit la pute à Madina, etc. A chaque escale, son lot de souvenirs, de surprises bonnes ou mauvaises, de rencontres. Au bout d’un temps, il connaissait suffisamment le désert pour pouvoir y mener lui-même les caravanes. Cela lui permettait également d’être libre de ses mouvements, et de partir quand il le souhaitait, sans avoir à attendre d’escorte. Si quelqu’un l’accompagnait, il pouvait se faire un peu d’argent, sinon, tant pis.
Bien mal lui en pris, puisqu’un beau jour, des marchands d’esclaves croisèrent sa route, alors qu’il voyageait dans le nord. Il ne se laissa pas faire sans se battre, mais les hommes étaient plus nombreux que lui, et ne tardèrent pas à le maîtriser, l’entraver et voler ses possessions et ses bêtes. Enfermé avec d’autres esclaves, il fit notamment la connaissance de Telek, créature à la carrure impressionnante, et du très jeune Yàs, qui n’avait rien à faire dans le désert à douze ans à peine. Il comprit que ces deux hommes étaient destinés à être vendus à un puissant de Kadim, pour satisfaire respectivement des jeux sanguinaires, et des jeux sexuels (Yàs avait été marchandé directement dans le palais de l'Est à cette fin). Lui-même connaitrait probablement un sort similaire...
Du moins l’aurait-il connu si un des hommes du marchant n’avait pas tenté de s’amuser avec lui par une belle nuit étoilée. Voyant là sa porte de sortie, il joua l’homme intéressé, jusqu’à obtenir de sa part que ses liens soient retirés. Il n’hésita pas à embrocher le porc avec un des piquets de la tente sous laquelle ils étaient situés.
Il aurait pu partir dès lors, prendre un cheval ou un chameau et s’enfuir avant qu’on ne se rende compte de sa disparition, et du corps qu’il laissait derrière lui. Mais il ne comptait certainement pas leur laisser ce qui lui appartenait sans rien dire ni faire. C’est pourquoi il retourna dans la tente aux esclaves, les libérant de leurs entraves, et leur redonnant la liberté, et l’occasion de se venger. La suite fut violente. Et Taharqa n’échappa à la mort que grâce à Telek, qui s’interposa alors qu’une dague allait lui transpercer les reins.
Quand les choses furent calmées, et qu’il eut récupérer ce à quoi il tenait, Tahar se sentit obligé d’aider Telek et Yàs à rejoindre le camp qu’ils ne cessaient de mentionner : celui de l’Eau. Ceux qui le voulurent se joignirent à eux, et c’est une caravane de six personnes qui se rendit dans le nord, à l’aveuglette. Ils n’avaient aucune idée de la route à suivre, et le manque de vivre et d’eau ne tarda pas à se faire sentir.
Ils perdirent une bête, et un des esclaves manqua de périr des suites d’une fièvre fulgurante, dont personne ne sut déterminer la cause. Tique, fungus, réaction aux changements de températures... Quoi qu’il en soit, manquant d’eau, il fut difficile de le réhydrater correctement. Mais heureusement, les hommes avaient récupéré dans les affaires des esclavagistes quelques médecines qui permirent de faire baisser la fièvre, sauvant probablement la vie du jeune homme, qui eut beaucoup de mal à poursuivre le voyage. Cependant, ils ne pouvaient rester en plein milieu du desert, en pleine pénurie de tout ce qui leur était vital.
Heureusement, ils réussirent à rejoindre les grands lacs, où ils campèrent deux nuits. Ils purent enfin y boire à leur convenance, et se restaurer, profitant de l’abondance de poissons que présentait l’étendue d’eau. Ce fut un réel soulagement pour chacun d’eux. Cependant, tous avaient l’esprit taraudé par la même question. Etait-il sage de continuer à chercher le camp de l’Eau ? Existait-il seulement, ou était-ce juste une légende qui se chuchotait parmi les esclaves ?
Une décision devait être prise : rester ou partir. Et pour aller où ? De son côté, Tahar n’avait aucune envie de rester au bord d’un lac avec une poignée d’esclaves plus longtemps. Et, n’étant pas esclave, il pouvait retourner où bon lui semblait. Son choix était donc tout vu. Si les autres ne se décidaient pas, il partirait seul. S’ils le lui demandaient, il les aiderait à chercher encore quelques jours, tout au plus, mais il ne comptait pas s’attarder parmi eux, estimant en avoir déjà bien assez fait, bien qu’il doive la vie à Telek. Ce fut d’ailleurs celui-ci qui lui demanda, au nom de tous, de tenter une nouvelle recherche. C’est pourquoi la petite caravane improvisée se remit en route, après avoir rempli leurs réserves de nourriture et d’eau.
A peine deux nuits s’étaient écoulées, quand l’incident arriva. Ils campaient au milieu du désert, et Tahar savait bien avec ce que cela comportait comme risques. Cependant, tous n’étaient pas aussi habitués ou attentifs que lui, et en particulier le jeune garçon, qui sortait juste du palais.
- Yàs !Voyant qu’il était trop tard pour que ce dernier réagisse, Tahar eut le réflexe de frapper le sol de sa main tout en criant son nom, pour détourner l’attention de l’arthropode. Cela eut l’effet escompté... dans une certaine mesure. Car le scorpion, effrayé, se retourna, et, d’un mouvement, planta son aiguillon venimeux dans la main de l’homme, avant de se sauver.
Il y eut un petit mouvement de panique. Taharqa, bien qu’il souffrait d’une douleur extrêmement vive et aigüe, eut quant à lui le réflexe immédiat de tenter d’aspirer un maximum de venin, le recrachant dans le sable en jurant. Saloperie. Yàs était au bord des larmes, ce qui l’énerva d’autant plus.
- Pourquoi tu as fait ça ?- Je sais pas, il faut croire que j’suis idiot !Nom de dieu ça faisait mal !! Et il n’était pas au bout de ses peines...
Il n’avait pas répondu honnêtement. La vérité était qu’une telle piqure aurait été fatale à un jeune garçon comme Yàs, alors qu’un adulte avait des chances de survie bien moins négligeables. Cela ne l’empêcha pas de vivre un enfer pendant de longues, très longues, heures...
La douleur à sa main fut lancinante et durable. Mais ce n’était pas tout. Si son bras était engourdi, lourd, le reste de son corps sembla lutter pour sa vie. L’un des premiers symptômes l’embarassa légèrement, et il demanda à ce qu’on le laisse seul. Pris de priapisme, il était en effet peu enclin à laisser le garçon voir son érection incontrôlée, de la même façon qu’il ne voulait pas qu’on voie son état se dégrader. Telek fut ainsi la seule personne à s’occuper de lui à partir de cet instant, bien qu’il n’eut pas demandé son aide.
Il avait froid, mais son corps était moite, non, trempé de sueur. Pris de nausées, il vomit ses tripes à intervalles réguliers toute la nuit durant, et la journée suivante. Sa respiration était chaotique, et des convulsions incontrôlées s’emparaient de lui. Vinrent ensuite le délire, les angoisses...
Inutile de dire qu’il n’était plus conscient de se qu’il se passait autour de lui. Des ombres du passé le hantaient, le narguaient...
Quand il rouvrit les yeux, il était dans une tente qui n’était plus la sienne, et ne reconnaissait pas. Affaibli, il se redressa pour regarder autour de lui, mais il n’y avait personne. Il se leva donc, et, trouvant une gourde pleine au milieu d’affaires qui n’étaient pas les siennes, réhydrata sa gorge sèche comme jamais. Où était-il ?
Il sortit, aveuglé par le soleil et à demi déshabillé, pour découvrir que sa caravane, immobilisée pendant deux jours, avait fini par être repérée par des hommes du camp de l’eau, qui avaient recueilli et aidé les esclaves qu'il leur amenait.
- Spoiler:
Derrière l'écran :
Tahar a 23 ans et toutes ses dents :p
Premier compte sur Badiya, après avoir hésité longtemps.