Du haut de ses 1m90, Ezra a l’habitude de dominer un peu les autres et de souffrir du dos à force d’être penché sur sa table de travail, et sur les corps qu’il examine. Musclé, il l’est, tout en gardant une certaine finesse. Celle d’un homme ayant choisi de soigner les autres plutôt que de porter les armes, même si manier un poignard n’est pas en dehors de ses capacités. Et puis, qui est mieux placé qu’un soigneur pour connaitre les points faibles des humains ?

Ezra possède une souplesse plutôt hors du commun, qu'il entretient régulièrement par des exercices. Ses gestes sont toujours empreints d'une relative délicatesse, sans doute à cause de ses mains aux longs doigts fins, habituées aux soins.

Il possède des traits fins qu’il a hérités de sa mère ainsi que des cheveux blonds difficilement disciplinables et perpétuellement en bataille lui donnant l’air de sortir du lit en permanence. Pourtant, il n’est pas du genre à beaucoup dormir.

Sa peau se teinte facilement d’ambre quand il reste un peu plus longtemps qu’habituellement au soleil, faisant ressortir un peu plus son regard vert empreint d’une sérénité presque suspecte. Ezra n’élève jamais la voix, et s’il peut parfois ressentir du stress vis-à-vis de son travail, il ne le montre pas. Le voir en colère relève de l’exception, de l’évènement rare à marquer sur le calendrier. Il passe pour quelqu'un de souvent indéchiffrable, et un sourire de sa part est une marque de confiance si vous n'êtes pas un patient qu'il doit rassurer.

Il possède une voix rauque, assez profonde qui sait apaiser comme faire peur. Il en use et en abuse, conscient qu’elle impose une certaine forme de respect.

Ezra aime les vêtements pratiques et amples. De préférence facilement lavable à cause des taches de sang auxquelles son métier l'expose parfois. Il se sépare rarement de sa vieille sacoche en cuir brun contenant l'essentiel des remèdes dont il peut avoir besoin, et quelques instruments.

Calme. Patient. Gentil.

Trois mots qui pourraient définir Ezra pour ceux qui le croisent ou qui ont recourt à ses services. C’est l’apparence qu’il se donne. Pour faire fonctionner son commerce et éviter les ennuis, Ezra cultive sa sérénité. Il prend le temps, chaque jour au réveil de s’adonner à quelques exercices de méditation et de travail de sa souplesse. Puis, s’administre une décoction de sa création pour s’assurer de garder son calme.

Pour ceux qui le connaissent et ses amants, il affiche un autre visage. Si le calme reste son compagnon, Ezra est pourtant extrêmement difficile à vivre. Méticuleux, soigneux, il a la saleté en horreur et son domicile ainsi que son échoppe sont impeccablement rangés. Il ne tolère pas le désordre de quelque sorte que ce soit. Il n’est pas rare de le voir laver sa boutique de fond en comble après une journée particulièrement stressante. Ne pas réussir à coiffer ses cheveux correctement est l’une des raisons pour lesquels il n’apprécie pas son corps.

Ezra n’est pourtant pas un solitaire, il a quelques amis, qui ont l’habitude de ses manies et savent par moment être plus têtus que lui pour le forcer au repos et abattre ses défenses. Il sait être séducteur. Il n’est pas contre un amant de passage, tant que ce dernier s’avère propre et agréable. Avec ses relations plus longues, il ne supporte pas la duplicité et la trahison.

Ezra s’interdit toute forme d’énervement, car il se sait capable de faire du mal à celui qui le blesserait. Il a conscience de pouvoir basculer dans un monde où il n’y aurait que folie, et lutte contre cette descente aux enfers depuis quelques années déjà.

Sa colère et sa déception se traduisent par un silence froid et généralement il ignore tout simplement la personne qui l’aura agacé… pour son bien.

Concernant son commerce, Ezra n'est pas contre une négociation sur ses prix. Loin de vouloir s'enrichir à tout prix, il cherche juste à vivre décemment, et n'est pas du genre à hésiter à s'asseoir sur ses bénéfices pour sauver quelqu'un. Peut-être est-ce une forme de pénitence pour lui qui sait qu'un jour ou l'autre, il dépassera la limite et prendra une nouvelle vie.

Ezra aime aussi se plonger dans ses livres et se passionne pour son métier. Le décès d'un patient lui est difficile à vivre, d'autant plus quand ce dernier est jeune. Ezra est capable de ne pas dormir de la nuit pour étudier, et rouvrir son échoppe le lendemain pour accomplir son office. La lecture, l'étude des pathologies et la préparation des plantes et décoctions sont autant de moyens pour lui de se recentrer et de conserver un esprit calme.

Tout avait si bien commencé…

Ezra est né dans le Palais de l’Ouest. Enfant intelligent, malicieux et rieur, il était une fierté pour sa mère qui le poussait discrètement, mais surement vers des études. Elle voulait une position pour lui, un métier qui lui permettrait de manger et de ne jamais finir à la rue, ou encore prostitué. Parce que Sarah savait qu’elle ne pourrait pas toujours être là pour lui…

Rapidement, Ezra avait démontré son gout pour les sciences, s’intéressant très tôt aux livres de biologie. Gamin, il n’était pas rare de le voir trainer aux abords des salles d’accouchement pour voir « comment ça marche. »

Sérieux dans ses études, charmeur au possible, Ezra était vite devenu un bel adolescent qui était bien accueilli là où il passait. C’est avec un plaisir non dissimulé qu’il avait appris qu’il serait accepté en apprentissage auprès d’un apothicaire et soigneur d’Assima dès qu’il quitterait le Palais. S’il avait su ce que serait son avenir, peut-être aurait-il préféré fuir.

À 16ans, comme bien d’autres garçons, il fut livré à lui-même. Il s’estimait chanceux d’avoir une place qui l’attendait, et un avenir plutôt serein. D’autres n’avaient pas cet espoir auquel se rattacher. Mikhal, l’apothicaire et soigneur, l’accueillit chez lui comme son fils. Du moins, les premiers jours. Quand l’homme se glissa pour la première fois dans son lit, Ezra tenta de le repousser, mais il ne faisait pas le poids. Il comprit alors qu’il n’aurait jamais dû boire ce que son maitre d’apprentissage lui avait offert. Qui mieux qu’un apothicaire pour savoir administrer assez de drogue pour rendre un jeune homme docile ?

La honte accabla Ezra. Mais que faire ? Comment s’en sortir ? Fuir fut sa première idée, mais il se souvint alors des esclaves et de leurs Maitres qui trainaient parfois dans les rues. Sans protection, il rejoindrait bientôt les hommes enchainés. Sa mère lui avait bien dit de faire attention à lui qu’il était bien trop mignon pour ne pas attirer les regards. Ezra n’était pas un combattant, il ne l’avait jamais été, il ne saurait pas survivre… Se plaindre ? Réclamer justice ? Il avait bien trop honte pour ça, il se sentait bien trop sale.

Durant deux ans, il vécut avec son tortionnaire qui ne faisait que « se rembourser pour la nourriture » qu’avalait Ezra. Presque 800 jours qu’Ezra traversa comme dans un brouillard. Peu à peu, une petite voix était née dans son esprit. Alors qu’il étudiait, ou qu’il pratiquait des soins, il l’entendait. Elle lui conseillait de mettre fin à tout ça. Elle le poussait à se venger.

Aimable avec les clients et les patients, il cachait ses souffrances et la folie qui peu à peu naissait en lui. Deux ans qui permirent à l’adolescent d’acquérir une stature d’adulte et un corps peut-être moins attirant pour son tortionnaire. Deux ans qui lui donnèrent aussi une certaine réputation parmi les habitants de la ville. On disait que l’apprenti de Mikhal valait bien mieux que son Maitre. Ezra étudiait pour cela, sans relâche. Il oubliait sa honte dans les livres, et sa sensation d’être sale.

Et puis, un soir, la petite voix se fit plus forte. Un soir où Mikhal vint glisser la main le long de son dos, le prévenant qu’il avait encore une dette à payer. Ezra sut qu’il ne pourrait plus le supporter.

« Tue-le ! »

Il attrapa la nuque de Mikhal et lui fracassa le crâne contre le mur à plusieurs reprises. C’était comme si la rage et la folie décuplaient ses forces. Quand il fut assuré que l’homme était inconscient, il l’étrangla. Ses mains serrèrent sa chair jusqu’à ce qu’il s’assure que plus aucun souffle de vie ne demeurait. Il aurait pu mettre fin à sa propre vie. Pourtant, la petite voix lui dicta une autre conduite à tenir.

L’échoppe de Mikhal prit feu au milieu de la nuit. Très vite, on s’anima dans le quartier pour éviter que l’incendie ne se propage. Ezra sortit « miraculeusement » vivant du brasier. Le corps de Mikhal quant à lui fut découvert le lendemain, au milieu des cendres. C'était un malheureusement accident.

Ezra put alors mesurer la reconnaissance que certains habitants d’Assima pouvaient lui vouer. Amicaux, ils l’accueillirent chez eux, lui promettant de l’aider. Et lui devait sans cesse faire taire ses pulsions de vengeance. Pas un jour ne passait sans qu’il ait envie d’étrangler une autre personne, de tuer l’un de ces hommes qui n’avaient rien vu de ses souffrances. Pourtant, ils étaient innocents…

Les années passèrent, à une vitesse qu’Ezra n’aurait pas imaginée. Avec l’aide des autres, il avait monté son commerce, ne manquant jamais de client. Son sérieux était connu de tous. Il avait aussi appris à faire taire cette petite voix qui chaque jour menaçait de mettre à mal sa vie bien rangée. Il n’était qu’un petit apothicaire et soigneur. Rien que ça.

Et s’il passait des heures à nettoyer, ce n’était pas parce qu’il se sentait sale, bien sûr que non. C’était uniquement par respect pour ses clients.

Pseudo : Leeloo
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Comment avez-vous connu le forum : Trainée par les cheveux par Zadiste
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Êtes-vous un DC : Un seul personnage, sinon vous allez demander grâce
Un Commentaire : N'ayez pas peur =D